Jean Moulin*

Le 21 juin 1943, Jean Moulin est arrêté par la Gestapo à Caluire-et-Cuire, en banlieue lyonnaise. Sylvie Zaidman, directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, revient sur la personnalité et l’itinéraire du héros de la Résistance.

Jean Moulin est un personnage à multiples facettes. Comment les résumer et qui était-il au juste ?

Il est possible d’approcher quelques aspects de la personnalité de Jean Moulin mais bien d’autres demeurent impénétrables. Il y a le jeune méridional, passionné de dessin, gai, sportif, ami fidèle, fils et frère affectueux. Il y a le fonctionnaire sérieux et méticuleux, qui fait une belle carrière dans l’administration préfectorale. Il y a aussi l’ami de Pierre Cot, l’observateur politique révolté par les émeutes de 1934, qui mène secrètement l’aide du gouvernement de Front populaire à la République espagnole en 1936. Mais son engagement total dans la Résistance est bien au-delà des activités de sa vie d’avant-guerre.

Extrait de la revue « Les Chemins de la Mémoire » n°281 hiver 2023

Quel rôle a-t-il joué au sein de la Résistance pendant l’année 1943 ?

On sait, grâce à son manuscrit Premier Combat, combien il a été touché par la débâcle et par l’exode. La brutalité des Allemands à son égard l’amène à tenter de se suicider pour éviter le déshonneur. Ses premiers contacts avec des résistants datent de fin 1940 et début 1941. Le 25 octobre 1941, à Londres, le général de Gaulle en fait son représentant personnel chargé d’organiser la Résistance en zone sud et ses contacts avec la France libre. Parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, Moulin mène sa mission avec quelques résistants, malgré les dangers et la méfiance des mouvements de Résistance. Le 9 février 1943, mêlant plaisir et protection de ses activités clandestines, il ouvre une galerie à Nice. Quelques jours plus tard, en Angleterre, le général de Gaulle le charge de réunir les mouvements de Résistance, les anciens partis politiques et les syndicats pour obtenir leur soutien. Le premier conseil national de la Résistance se tient en plein Paris occupé le 27 mai 1943. Parvenir à réunir les représentants est extrêmement difficile. Mais pour de Gaulle, c’est un précieux appui politique.

Dans quelles circonstances trouve-t-il la mort ?

Comme le dit Daniel Cordier, son secrétaire, Jean Moulin était un homme traqué. Il sait que son arrestation n’est qu’une question de jours. Le 21 juin 1943, une réunion de représentants des mouvements de la Résistance est prévue à Caluire, près de Lyon. Moulin et les autres participants sont arrêtés. Torturé par la Gestapo de Lyon puis par celle de Paris, il meurt lors de son transfert en Allemagne, le 7 ou 8 juillet. Son corps est incinéré. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1964.

De quels objets la collection relative à Jean Moulin est-elle constituée ?

Le musée conserve des collections exceptionnelles, issues d’une part du legs d’Antoinette Sasse, d’autre part de legs et de dons de la famille de Jean Moulin. Antoinette Sasse, peintre et amie de Jean Moulin, a légué ses biens et ses archives à la ville de Paris pour créer le musée Jean Moulin. Suzanne Escoffier et Andrée Dubois, les cousines du Résistant, ont fait des legs et dons des archives de sa soeur, Laure Moulin. La famille nous a aussi donné des objets personnels, dont le fauteuil et le cendrier exposés dans le musée.

Le musée met-il en place une programmation spécifique dans le cadre des 80 ans de son arrestation et de sa mort ?

Une belle exposition réalisée par Christine Levisse-Touzé ayant été présentée au musée il y a dix ans, nous avons fait le choix de ne pas en proposer une autre. De ce fait, nous pouvons prêter nos collections. Nous sommes partenaires de l’exposition qui se tiendra au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon en 2023. C’est une programmation spéciale que le musée va proposer aux jeunes, et bien sûr au grand public. Nous soutenons des initiatives menées en milieu scolaire sur Jean Moulin et sur la Résistance. Et au printemps 2023, le public pourra découvrir le Résistant autrement : des visites guidées des collections axées sur Jean Moulin, un spectacle déambulatoire dans nos espaces, des projections… Je n’en dévoile pas plus, rendez-vous dans quelques semaines sur notre site Internet pour en connaître le détail !

Sylvie Zaidman, docteure en histoire, est co-auteure avec Joël Clesse du livre « La Résistance en Seine-Saint-Denis 1940-1944 », éditions Syros, 1994

*Interview publiée dans la revue « Les Chemins de la Mémoire » n°281

Lieux de mémoire

Musée de la Libération de Paris – Musée du Général-Leclerc – Musée Jean-Moulin

Mémorial Jean Moulin de Caluire

Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon

Mémorial National de la prison de Montluc

Sites internet

museeliberation-leclerc-moulin.paris.fr

memorialjeanmoulin.ville-caluire.fr

https://www.chrd.lyon.fr/

https://www.memorial-montluc.fr

Publié dans Vie associative | Commentaires fermés sur Jean Moulin*

1943-2023

En cette année 2023, plusieurs initiatives commémorent les huit décennies écoulées depuis le départ des 230 femmes du Fort de Romainville le 24 janvier 1943; la victoire des armées soviétiques sur les nazis à Stalingrad le 2 février 1943; la création du Conseil national de la Résistance sous la présidence de Jean Moulin le 27 mai; et son arrestation à Calluire dans la banlieue lyonnaise le 21 juin. Notre festival « La Résistance au cinéma » ne manquera pas de revenir sur ces événements lors de la 18e édition du mercredi 24 mai au mardi 6 juin 2023.

A bientôt !

Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis

mail : amrn93@club-internet.fr

Publié dans Archives | Commentaires fermés sur 1943-2023

Missac Manouchian au Panthéon !

Robert Guédiguian, cinéaste, s’exprime dans Télérama du 22 février 2023 au sujet de l’éventuelle entrée de Missak Manouchian au Panthéon :

Robert Guédiguian, cinéaste, réalisateur du film « L’Armée du crime » (2009) sur le groupe Manouchian. Photo : Jean-François Robert pour Télérama

“Faire entrer Manouchian au Panthéon serait reconnaître que les premiers résistants étaient des étrangers :  https://www.telerama.fr/debats-reportages/robert-guediguian-faire-entrer-manouchian-au-pantheon-serait-reconnaitre-que-les-premiers-resistants-etaient-des-etrangers-7014416.php

Photographie du groupe Manouchian après son arrestation en novembre 1943. Photo Roger Viollet Collection. Crédits Guétty Images
Publié dans Vie associative | Commentaires fermés sur Missac Manouchian au Panthéon !

Perspectives mémorielles

Notre association soutient le projet de réhabilitation du Fort de Romainville, centre de détention de résistantes et de résistants sous l’Occupation. Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis apportent leur concours au futur mémorial de la femme résistante dans l’enceinte du Fort de Romainville. La presse en parle…

Extrait du journal « Le Patriote résistant », février 2023
Extrait du journal « Le Patriote résistant » de février 2023
Extrait du journal « Le Patriote résistant », février 2023
Extrait du journal « Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis » 16 février 2023
Publié dans Vie associative | Commentaires fermés sur Perspectives mémorielles

Ancienne gare de Déportation de Bobigny, quelques photos…

Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023
© François Wehrbach
Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023.
Thierry Berkover, président de l’association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
© François Wehrbach
Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023.
Dominique Dellac, vice-présidente du Conseil départemental en charge du patrimoine culturel, de la mémoire, du tourisme et de l’éducation artistique et culturelle
© François Wehrbach
Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023
Abdel Sadi, maire, et l’équipe municipale
© François Wehrbach

Ancienne gare de Déportation de Bobigny

Vendredi 27 janvier 2023 journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah

Cérémonie de 15h30 à 17h30

Maquette du projet de réhabilitation de l’ancienne gare de Déportation de Bobigny (Droits réservés)

« Bobigny, une gare entre Drancy et Auschwitz », l’exposition est désormais ouverte au public.

Depuis fin janvier, le site de l’ancienne gare de déportation de Bobigny est ouvert au public. Le projet de sa réhabilitation par la Ville avait été lancé en 2004, avec le soutien de la SNCF qui a cédé à la Ville la jouissance du terrain et signé, en janvier 2011, une convention de partenariat pour la valorisation de ce site mémoriel.

À l’occasion de la Journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah, le 27 janvier, l’ouverture de ce lieu chargé d’histoire a été inaugurée par la maire de Bobigny, Catherine Peyge, et le président de la SNCF, Guillaume Pépy. L’exposition  « Bobigny, une gare entre Drancy et Auschwitz » raconte l’histoire du site. Les visites s’effectuent sur demande pour les scolaires, une fois par mois pour les particuliers (prochaine visite le samedi 10 mars, à 14h30).

Le parcours est ponctué de photos, de témoignages et d’indications chronologiques et géographiques. Commentée  par un accompagnateur et complétée par un livret, cette visite permet de comprendre le rôle joué par cette gare dans la déportation des internés juifs du camp de Drancy entre 1943 et 1944 : 21 convois transportant 22500 personnes, soit un tiers des Juifs de France déportés, partirent en effet de la gare de Bobigny, en direction du camp d’Auschwitz Birkenau, où ils furent exterminés (seuls 3% en revinrent).
Cette exposition marque une étape importante dans le projet de réhabilitation de ce site, qui se poursuivra au cours des années à venir.

http://garedeportation.bobigny.fr/1541/les-actualites.htm

Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis seront présents et déposeront une gerbe de fleurs.

Contact : amrn93@club-internet.fr

Journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah

Vendredi 27 janvier 2023 de 15h30 à 17h30

151, avenue Henri-Barbusse 93000 Bobigny

Bus RATP 151 : « Gare Grande Ceinture »

Publié dans Vie associative | Commentaires fermés sur Ancienne gare de Déportation de Bobigny, quelques photos…