18e festival “La Résistance au cinéma” du 24 mai au 6 juin 2023

Communiqué de presse

La Résistance, c’était pas du cinéma.

Pourtant, c’est grâce au 7e art que l’association des Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis résiste à l’oubli et met l’armée des ombres en pleine lumière en projetant sa mémoire sur grand écran.

Depuis 2005, ce rendez-vous annuel qui gagne en notoriété, s’adresse au grand public et aux scolaires. Leurs places dans les salles obscures sont prises en charge par l’association qui propose des séances à la demande aux enseignant.e.s. A l’automne 2022, plus de 1000 élèves des écoles, collèges et lycées du département ont vu des films au cours du festival « spécial scolaires ».

Chaque projection est suivie d’un débat avec des intervenant.e.s du monde du cinéma, des historiens et des universitaires.

L’implication des directrices et directeurs d’une dizaine de salles qui choisissent les films et documentaires et en assurent la diffusion, les appuis scientifiques du Musée de la Résistance nationale, du Musée de l’Histoire vivante de Montreuil et des Archives départementales valorisent le festival cinématographique.

Celui-ci est organisé en partenariat avec les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, les Archives départementales, l’Association Républicaine des Anciens Combattants de Seine-Saint-Denis et l’Association Nationale des Anciens Combattants, et avec le soutien en Seine-Saint-Denis de l’Éducation nationale, du Conseil départemental, Est-Ensemble et de Seine-Saint-Denis Tourisme.

Sans faire de cinéma, le « 9-3 » fait acte de… résistance.

Association des Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis Maison du Combattant Henri Del Barrio, 57, rue Charles-Sage, 93700 Drancy

Contact : amrn93@club-internet.fr

Retrouvez bientôt le programme complet et les infos pratiques sur ce blog.

C’est parti pour un nouveau festival “La Résistance au cinéma” en Seine-Saint-Denis ! Du mercredi 24 mai au mardi 6 juin prochains, films de fiction et documentaires vont se succéder dans une dizaine de salles obscures du département pour mettre en lumière la Résistance à l’occupant nazi et au régime de l’Etat français.

L’association des Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis – AMRN 93 – développe avec le concours du Musée de la Résistance nationale de nombreuses initiatives sur le département afin de pérenniser l’Histoire et la Mémoire de la Résistance à l’occupant nazi et au régime de l’État français ainsi que celles de la Déportation.

Comment ? Par notamment l’organisation de deux festivals annuels « la Résistance au cinéma en Seine-Saint-Denis », un « tous publics » en mai-juin prochain et un « spécial scolaires » à l’automne. Chaque projection est suivie de débats avec des intervenant.e.s spécialistes du sujet. Engagée dans la transmission aux générations futures, l’association prend financièrement à sa charge les séances scolaires. En 2022, plus de 1 200 jeunes du département ont pu bénéficier de notre dispositif. Associations, enseignant.e.s, ce festival est le vôtre si vous le souhaitez. Contactez-nous.

Des questions ? amrn93@club-internet.fr

Publié dans 2- Festival 2023 | Commentaires fermés sur 18e festival “La Résistance au cinéma” du 24 mai au 6 juin 2023

1943-2023 : Les 80 ans de la fondation du Conseil national de la Résistance (CNR)

Cette année, plusieurs initiatives sont prévues pour commémorer les huit décennies de la fondation du Conseil national de la Résistance sous l’égide de Jean Moulin. Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis s’y associent. Le programme des initiatives et cérémonies sera bientôt en ligne sur notre blog.

Plaque apposée au n°48, rue du Four à Paris 6e où le CNR s’est réuni pour la première fois. © Photo Wikipedia

Le Conseil national de la Résistance se réunit pour la première fois le jeudi 27 mai 1943 dans Paris occupé au 48 rue du Four dans le 6e arrondissement. Les 17 membres présents représentent Libération-nord et sud, Combat, Franc-tireur, Organisation Civile et Militaire, Front national, Ceux de la Libération et Ceux de la Résistance ; des partis politiques Parti Communiste Français (PCF), Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), Parti radical-socialiste, Parti démocrate populaire, Fédération républicaine, Alliance démocratique et des confédérations syndicales Confédération Générale du Travail (CGT) et Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC).

Présidé par Jean Moulin (1899-1943), le CNR adopte, après débat, une motion de soutien au général de Gaulle « qui fut l’âme de la Résistance aux jours les plus sombres et qui n’a cessé depuis le 18 juin 1940 de préparer en pleine lucidité et en pleine indépendance la renaissance de la Patrie détruite comme des libertés républicaines déchirées », reconnaissant à l’unanimité le général de Gaulle comme le chef politique de la Résistance.

Le Conseil de la Résistance avait une double fonction : d’une part être “un embryon de la représentation nationale” en exprimant les diverses tendances de la Résistance, d’autre part faire appliquer en France les décisions du Comité français de la Libération nationale (CFLN) qui sera créé le 3 juin 1943 pour succéder au Comité national français (CNF).

Jean Moulin en 1938 © Photo Studio Harcourt

En mars 1943, Jean Moulin avait reçu du général de Gaulle la mission d’unifier la Résistance au sein d’un Conseil de la Résistance. Cette création répondait surtout à la nécessité d’acquérir une légitimité aux yeux des Américains et des Britanniques qui, depuis la conquête de l’Afrique du Nord, penchaient pour le général Giraud. Ce qui impliquait que les représentants des partis politiques reconnaissent la primauté du général de Gaulle.

Après l’arrestation de Jean Moulin à Caluire dans la banlieue de Lyon, le 21 juin 1943, et sa mort le mois suivant sous la torture infligée par Klaus Barbie, Georges Bidault le remplace à la tête du Conseil de la Résistance, qui ne prendra le qualificatif de “national” (CNR) qu’à l’automne 1943. Le CNR adopte le 15 mars 1944, à l’unanimité, un programme commun qui est perçu comme une véritable charte de gouvernement. En effet, une des principales fonctions du CNR était aussi d’être un lieu de débats et de négociations permettant de maintenir la cohérence au sein de l’Etat clandestin. En cela, le CNR était un véritable symbole d’union nationale.

“Les jours heureux” tout un programme, celui du Conseil national de la Résistance élaboré en mars 1944

L’idée d’un programme commun à tous les éléments associés dans la Résistance avait été portée pour la première fois par le socialiste Léon Blum, en 1942 : il s’agissait d’élaborer une plate-forme de rénovation de la vie politique de l’après-guerre. Mis en forme par Pierre Villon, cadre du parti communiste français, le Programme d’action de la Résistance, ce qu’on appellera après la Libération « Programme du CNR », résulte d’un compromis. Il présente deux objectifs : “un plan d’action immédiate” et “des mesures à appliquer dès la libération du territoire”. A savoir l’établissement de la démocratie la plus large possible, le rétablissement du suffrage universel, la refonte du système éducatif, l’établissement d’un plan complet de sécurité sociale, le retour à la Nation des grands moyens de production monopolisés, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol…, le droit au travail et le droit au repos, et enfin une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales. A ce jour, le programme du CNR reste le seul programme d’action de l’histoire de France à avoir été l’expression d’une très large approbation nationale, qui exprimait l’unité de la Résistance face à l’ennemi et à ses complices.

Sources : Fondation de la Résistance et Musée de la Résistance en ligne.

Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur 1943-2023 : Les 80 ans de la fondation du Conseil national de la Résistance (CNR)

“Ami.e entends-tu…”

Si vous désirez vous aussi pérenniser la mémoire de la Résistance et de la Déportation, vous engager dans un réseau de passeurs de mémoire, emboîter virtuellement les pas de Jean Moulin, de Lucie Aubrac et de milliers d’inconnu.e.s de l’Armée des Ombres, vous laisser parachuter dans la vie associative en Seine-Saint-Denis, envoyer et/ou capter des SMS codés ou aller à des rendez-vous secrets avec des centaines de passionné.e.s de la Résistance ou encore vous voir confier une mission pédagogique auprès des jeunes générations, rien de plus simple : adhérez à notre association des Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis ! On ne s’ennuie pas… vous verrez, car résister à l’oubli entretient la mémoire. Ce blog reflète nos activités. “Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.”*

Adhérez en ligne via le site hello asso.
http://www.helloasso.com/associations/amis-du-musee-de-la-resistance-nationale-de-seine-saint-denis/adhesions/adhesion-amrn93

*Extrait du “Chant des partisans”. Paroles : Anna Marly, traduites en français par Maurice Druon et Joseph Kessel. Musique : Anna Marly.

Publié dans Ami.e entends-tu… | Commentaires fermés sur “Ami.e entends-tu…”

Perspectives mémorielles

Notre association soutient le projet de réhabilitation du Fort de Romainville, centre de détention de résistantes et de résistants sous l’Occupation. Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis apportent leur concours au futur mémorial de la femme résistante dans l’enceinte du Fort de Romainville. La presse en parle…

Extrait du journal “Le Patriote résistant”, février 2023
Extrait du journal “Le Patriote résistant” de février 2023
Extrait du journal “Le Patriote résistant”, février 2023
Extrait du journal “Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis” 16 février 2023
Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur Perspectives mémorielles

Ancienne gare de Déportation de Bobigny, quelques photos…

Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023
© François Wehrbach
Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023.
Thierry Berkover, président de l’association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
© François Wehrbach
Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023.
Dominique Dellac, vice-présidente du Conseil départemental en charge du patrimoine culturel, de la mémoire, du tourisme et de l’éducation artistique et culturelle
© François Wehrbach
Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023
Abdel Sadi, maire, et l’équipe municipale
© François Wehrbach

Ancienne gare de Déportation de Bobigny

Vendredi 27 janvier 2023 journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah

Cérémonie de 15h30 à 17h30

Maquette du projet de réhabilitation de l’ancienne gare de Déportation de Bobigny (Droits réservés)

« Bobigny, une gare entre Drancy et Auschwitz », l’exposition est désormais ouverte au public.

Depuis fin janvier, le site de l’ancienne gare de déportation de Bobigny est ouvert au public. Le projet de sa réhabilitation par la Ville avait été lancé en 2004, avec le soutien de la SNCF qui a cédé à la Ville la jouissance du terrain et signé, en janvier 2011, une convention de partenariat pour la valorisation de ce site mémoriel.

À l’occasion de la Journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah, le 27 janvier, l’ouverture de ce lieu chargé d’histoire a été inaugurée par la maire de Bobigny, Catherine Peyge, et le président de la SNCF, Guillaume Pépy. L’exposition  « Bobigny, une gare entre Drancy et Auschwitz » raconte l’histoire du site. Les visites s’effectuent sur demande pour les scolaires, une fois par mois pour les particuliers (prochaine visite le samedi 10 mars, à 14h30).

Le parcours est ponctué de photos, de témoignages et d’indications chronologiques et géographiques. Commentée  par un accompagnateur et complétée par un livret, cette visite permet de comprendre le rôle joué par cette gare dans la déportation des internés juifs du camp de Drancy entre 1943 et 1944 : 21 convois transportant 22500 personnes, soit un tiers des Juifs de France déportés, partirent en effet de la gare de Bobigny, en direction du camp d’Auschwitz Birkenau, où ils furent exterminés (seuls 3% en revinrent).
Cette exposition marque une étape importante dans le projet de réhabilitation de ce site, qui se poursuivra au cours des années à venir.

http://garedeportation.bobigny.fr/1541/les-actualites.htm

Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis seront présents et déposeront une gerbe de fleurs.

Contact : amrn93@club-internet.fr

Journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah

Vendredi 27 janvier 2023 de 15h30 à 17h30

151, avenue Henri-Barbusse 93000 Bobigny

Bus RATP 151 : “Gare Grande Ceinture”

Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur Ancienne gare de Déportation de Bobigny, quelques photos…

Mémoire des “31000”, quelques photos…

Cérémonie en hommage à Danielle Casanova, l’une des 230 femmes résistantes déportées, matricule 31655, mairie de Romainville, dimanche 22 janvier 2023
© François Wehrbach
Cérémonie au Fort de Romainville dimanche 22 janvier 2023 en hommage aux 230 femmes résistantes déportées à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943
© François Wehrbach
Cérémonie au Fort de Romainville en hommage aux 230 femmes résistantes déportées à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943. En présence de Annick Odru, fille de Madeleine Odru, l’une des “31000”, Thomas Fontaine, Directeur du Musée de la Résistance nationale et Yves Jegouzo, président de Mémoire Vive, fils de Madeleine Passot, matricule 31668.
© François Wehrbach
Cérémonie au Fort de Romainville en hommage aux 230 femmes résistantes déportées à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943. L’avenue “Madeleine Odru”, matricule 31660, a été inaugurée dimanche 22 janvier.
© François Wehrbach
Cérémonie au Fort de Romainville en hommage aux 230 femmes résistantes déportées à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943. Exposition des “31000” réalisée par Thomas Fontaine, directeur du Musée de la Résistance nationale, promue par le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
© François Wehrbach

Mémoire des 31000

Dimanche 22 janvier 2023, cérémonie du souvenir des 230 femmes résistantes internées au Fort de Romainville et déportées les 23 & 24 janvier 1943 à Auschwitz-Birkenau en tant que “NN”, “Nacht und Nebel” (Nuit & Brouillard qui devaient disparaître selon les nazis) parmi lesquelles Marie-Claude Vaillant-Couturier, Danielle Casanova, Charlotte Delboo.

Camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne) Source : Wikipedia

Extrait du site de Mémoire vive :

Ce transport, composé 230 femmes, est le seul convoi de résistantes à avoir été dirigé vers Auschwitz-Birkenau. Les autres femmes déportées par mesure de répression étaient envoyées au KL Ravensbrück.

Ces femmes étaient originaires des départements de la zone occupée avant novembre et principalement de villes de plus de 10 000 habitants. 106 d’entre elles, au moins venaient de la région parisienne. La moitié de ces déportées appartenaient à la classe ouvrière, un quart étaient des commerçantes ou des employées, les autres exerçaient une profession libérale ou intellectuelle avant leur arrestation. La plupart d’entre elles (222) avaient été extraites du Fort de Romainville, alors camp de détention allemande.

Sur ces 230 femmes, 85% d’entre elles étaient des résistantes : 119 étaient communistes ou proches du PCF et appartenaient au Front national pour la liberté et l’indépendance de la France. Quelques-unes avaient eu des responsabilités importantes comme Danielle Casanova et Marie-Claude Vaillant-Couturier.  53 d’entre elles au moins ont eu leur mari, compagnon ou fiancé fusillé (Charlotte Delbo, Marie Politzer, Hélène Solomon…), et 8 autres au moins un autre proche exécuté. Quelques-unes étaient des parentes de déportés du convoi du 6 juillet 1942 vers Auschwitz, ou de celui du 24 janvier 1943 vers le KL Sachsenhausen. Le convoi incluait également des résistantes d’autres réseaux et quelques isolées.

À leur arrivée au camp de femmes de Birkenau, le 27 janvier, elles passent le portail en chantant La Marseillaise. Elles sont immatriculées dans la série des « 31000 » du camp, entre les numéros 31625 et 31854.

Les premiers mois passés à Birkenau sont les plus meurtriers, en particulier à cause de l’épidémie de typhus qui sévit dans le camp et des diverses formes « sélection » qui conduisent les plus faibles dans les chambres à gaz. Charlotte Delbo, auteure d’un livre éponyme sur leur convoi, indique qu’elles n’étaient plus que 70, le 10 avril 1943. En juillet, les “31000” reçoivent le droit de correspondre avec leur famille et de recevoir des colis. Puis, le 3 août, la plupart des 57 dernières survivantes sont placées en quarantaine, dans une baraque installée juste devant l’entrée du camp. Ce bâtiment servait essentiellement à mettre « à l’isolement, avant leur sortie, des Allemandes de droit commun qui avaient purgé leur peine ». Le 13 août, les détenus politiques français de sexe masculin, alors rassemblés au camp principal, connaissent, à leur tour, un sort semblable.

Pourquoi une telle quarantaine ? Faut-il la mettre en relation avec les démarches entreprises auprès de la Croix-Rouge par les familles des « 31000 » à la suite de la réception de plusieurs avis de décès, à partir d’avril 1943 ? Ou/et avec la diffusion, en mai 1943, d’un tract du Front national révélant le départ des communistes détenues à Romainville pour Auschwitz et dénonçant les conditions épouvantables de détention dans ce camp ? Le contenu de ce tract est repris par Fernand Grenier dans une émission de Radio-Londres, le 17 août. Durant toute leur quarantaine qui se prolonge jusqu’en juin 1944, les “31000” sont exemptées de travail, de marche, d’appel général et peuvent enfin se laver. Ce répit 1944, freine la mortalité du groupe des survivantes où uniquement 5décès sont à déplorer entre août et novembre 1943.

17 autres “31000” travaillent déjà dans un Kommando de Raisko, un laboratoire situé dans un hameau de l’espace concentrationnaire de Birkenau où des détenus placés sous la responsabilité de chercheurs expérimentent la culture du kok-saghiz, une sorte de pissenlit dont la racine contient une forte proportion de latex. Ici encore les “31000” connaissent un régime plus clément.

En 1944, le 7 janvier, les 3 et 16 août, les survivantes sont transférées au camp de femmes de Ravensbrück dans des transports différents. La majorité des 33 “31000”, arrivées dans ce camp le 4 août, sont placées au Block des détenus « Nacht und Nebel », ce qui signifie notamment qu’elles ne doivent pas être transférées dans des Kommandos de travail extérieurs.

En mars 1945, elles sont évacuées vers d’autres camps, principalement vers le KL Mauthausen. Un petit groupe reste à Ravensbrück. Libérées entre fin-mars et avril 1945, elles rejoignent la France entre avril et mi-juillet pour la dernière rapatriée, Marie-Jeanne Bauer, pourtant première libérée, à Auschwitz même. Marie-Claude Vaillant-Couturier et Adélaïde Hautval restent à Ravensbrück après la libération du camp jusqu’à l’évacuation des derniers malades.

Seules 49 d’entre elles ont survécu à leur déportation, ce qui correspond à un taux de mortalité de 79%, un chiffre particulièrement élevé pour des déportées de répression.

Biographies

Agenda

  • Dimanche 22 janvier 2023 à 9 heures à la mairie de Romainville à la statue de Danielle Casanova, puis à 10 heures au Fort de Romainville aux Lilas (93). Bus 129.
Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur Mémoire des “31000”, quelques photos…

Bonne année 2023 !

Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur Bonne année 2023 !

Au théâtre ! “Lettres sans réponse” par la Compagnie l’Arbre Sec dans une interprétation remarquable de la célèbre nouvelle de Kathrine Kressmann-Taylor “Inconnu à cette adresse”. Samedi 14 janvier à Montreuil.

Près de cent personnes adultes et scolaires ont assisté à la pièce de théâtre samedi 14 janvier à la salle Résistance de Montreuil. Photo AMRN 93
Pièce de théâtre édifiante sur le montée du nazisme en Allemagne en 1933 présentée samedi 14 janvier 2023 à la salle Résistance de Montreuil. Photo AMRN 93

Cette représentation est organisée conjointement avec l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de Seine-Saint-Denis, Promnésie, et le Musée de l’Histoire vivante.

Samedi 14 janvier à 16 heures

Salle “Résistance” 50, avenue de la Résistance 93100 Montreuil.

Métro M9 “Croix de Chavaux”

Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur Au théâtre ! “Lettres sans réponse” par la Compagnie l’Arbre Sec dans une interprétation remarquable de la célèbre nouvelle de Kathrine Kressmann-Taylor “Inconnu à cette adresse”. Samedi 14 janvier à Montreuil.

Article publié dans la revue “Notre Musée” du Musée de la Résistance nationale décembre 2022
Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur

Festival d’automne “La Résistance au cinéma” spécial scolaires du 8 au 21 novembre 2022

Graphisme : Olivier Umecker
Graphisme : Olivier Umecker
Publié dans 3- Festival automne 2022 | Commentaires fermés sur Festival d’automne “La Résistance au cinéma” spécial scolaires du 8 au 21 novembre 2022

« Pantin, mardi 15 août 1944 »

Vendredi 12 août 2022 se tiendra la cérémonie annuelle en mémoire des quatre convois de Déportation partis du site ferroviaire pantinois, le Quai aux Bestiaux, les 18 avril, 13 mai, 11 et 15 août 1944.

« Pantin, mardi 15 août 1944 », c’est le départ du dernier grand convoi de Déporté(e)s de la Région parisienne à destination des bagnes nazis de Buchenwald pour les hommes et Ravensbrück pour les femmes.

Auparavant, pressentant la débâcle, les nazis qui occupent la France depuis juin 1940, font partir deux convois de femmes résistantes du site ferroviaire pantinois au Quai aux Bestiaux les 18 avril et 13 mai 1944.

En août, la fin se précise pour les nazis. A quelques jours de la Libération de Paris et de sa région, ils vident les prisons parisiennes et constituent à la hâte deux convois de Déportation, dont le tout dernier celui du mardi 15 août sera le plus grand convoi de déporté(e)s de la Région parisienne. Malgré les interventions de Raoul Nordling, consul de Suède; de la Croix Rouge et de la Résistance, les deux convois arriveront à destination : au camp de Buchenwald pour les hommes et à celui de Ravensbrück pour les femmes.

Cérémonie partenariat Municipalité de Pantin avec les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis vendredi 12 août 2022 à 11 heures au Quai aux Bestiaux accès 100, rue Cartier Bresson à Pantin (en face de la caserne des sapeurs-pompiers)

Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur « Pantin, mardi 15 août 1944 »

L’Armée des Ombres

Du flop au film culte #1. L’Armée des ombres, 37 ans pour entrer dans la lumière

Meilleur film français jamais réalisé sur la Résistance, le chef-d’œuvre de Jean-Pierre Melville a reçu un accueil très froid à sa sortie en 1969. Suffisant pour empêcher une diffusion aux États-Unis jusqu’en 2006.

Publié par le journal L’Humanité jeudi 7 Juillet 2022

Emilio Meslet

Pour sauver des compagnons et éviter les traîtres, le résistant Philippe Gerbier (génial Lino Ventura) a un fiable et solide bras doit (Paul Crauchet) et une arme redoutable, le silence. © Collection ChristopheL via AFP

Et si le meilleur film français de 2006 était en réalité un film de 1969 ? Au point qu’il aurait peut-être pu remporter l’oscar du meilleur film étranger en 2007, si la France n’avait pas choisi de présenter « Fauteuils d’orchestre », de Danièle Thompson, à la place. C’est triste mais c’est ainsi : les États-Unis ont dû patienter trente-sept ans avant de pouvoir découvrir « l’Armée des ombres ». Lorsqu’il sort sur les écrans américains, le chef-d’œuvre de Jean-Pierre Melville est donc inédit. Bien qu’il ne touche pas le grand public, le triomphe est réel. Les critiques prennent une claque cinématographique monumentale en découvrant ce film dans lequel on « peut se perdre » au risque de « ne jamais en revenir », selon les mots du « New York Times ». « L’Armée des ombres » fait l’unanimité. Pourquoi alors parler d’un flop ?

Melville, pseudonyme choisi en hommage à l’auteur de « Moby Dick »

Pour tout comprendre, notamment cette sortie très tardive outre-Atlantique, il faut remonter en 1942. Occupé par les nazis, l’Hexagone connaît la pénurie, le rationnement, le couvre-feu, la peur, la censure, la collaboration. Et un certain Jean-Pierre Grumbach, juif français engagé dans la Résistance, ambitionne de rejoindre Londres. Après un long périple et plusieurs mois dans les prisons espagnoles, il y parvient en juillet 1943. C’est là qu’il devient Melville, pseudonyme choisi en hommage à l’auteur de « Moby Dick ».

Quelques semaines plus tard, en Algérie, le romancier et journaliste Joseph Kessel, lui-même résistant et coparolier du « Chant des partisans », publie « l’Armée des ombres ». Commande du général, au dire de l’écrivain, et inspiré de vrais témoignages, le roman documente le quotidien souterrain des femmes et des hommes de la Résistance intérieure française qui combattent le nazisme. Melville tombe dessus et dévore ce qu’il considère comme « le plus beau et le plus complet des documents sur cette époque tragique de l’histoire de l’humanité ». Les arrestations, les problèmes de ravitaillement, le nécessaire secret, les sabotages : il connaît la réalité décrite par Kessel. Après la bataille de Monte Cassino, en 1944, où il frôle la mort, Melville se fait une promesse : il sera réalisateur. Mais « l’Armée des ombres » est un « trop gros morceau » pour débuter.

Il lui faudra dix films et un statut de metteur en scène reconnu avant d’oser s’attaquer à la montagne Kessel. « Je l’ai porté en moi vingt-cinq ans et quatorze mois exactement. Il fallait que je le fasse et que je le fasse maintenant, complètement dépassionné, sans le moindre relent de cocorico. C’est un morceau de ma mémoire, de ma chair », dira Melville. Son adaptation sera la synthèse de sa carrière, un mélange entre son besoin de parler de la guerre, qu’il traite déjà dans « le Silence de la mer » (1949) et « Léon Morin, prêtre » (1961), et son talent pour le suspense éprouvé dans ses nombreux polars tels que « le Doulos » (1962) ou « le Samouraï » (1967). Surtout, de ses films de gangsters, il apporte ses impers cintrés, sa froideur et ses obsessions : le sens du devoir, l’amitié, la trahison.

La colère rentrée de Lino Ventura

Avec un tel metteur en scène, le pape du box-office à la production, Robert Dorfmann, et un budget confortable, le film est promis aux lauriers. D’autant que, dans le rôle-titre, Melville veut Lino Ventura, alors au sommet de sa carrière et avec qui il vient de tourner « le Deuxième Souffle ». Ventura accepte d’incarner Philippe Gerbier, un résistant gaulliste qui réussit à s’évader lors d’un transfert à la Gestapo. Pour l’accompagner, il recrute Simone Signoret dans la peau de Mathilde, qui est inspirée de Lucie Aubrac, ainsi que Jean-Pierre Cassel pour jouer Jean-François Jardie et Paul Meurisse dans le rôle de Luc Jardie, chef du réseau qui rappelle Jean Moulin, Pierre Brossolette et surtout Jean Cavaillès.

Icon QuoteSORTI PEU APRÈS LA DÉMISSION DU GÉNÉRAL, LE FILM DÉCHAÎNE LES CRITIQUES. « LES CAHIERS DU CINÉMA » Y VOIENT UN TRACT GAULLISTE.

Entre Lino Ventura et Jean-Pierre Melville, les relations virent au cauchemar. Le tournage est un enfer. Ils ne se parlent plus que par assistants interposés. Mais cette fâcherie permettra au réalisateur de tirer profit de la situation en renforçant « le côté “bête traquée” du héros », comme le dit Bertrand Tessier, biographe de Melville. Il s’agit peut-être de son plus beau rôle, auquel il donne son visage fatigué et sa colère rentrée. Aussi, le metteur en scène obtient une dérogation lui permettant de tourner, place de l’Étoile, une scène à 25 millions de francs – celle dont le cinéaste est le plus fier –, où les soldats allemands en uniforme défilent dans un bruit de bottes, chose exceptionnelle moins de trente ans après la guerre.

Le 12 septembre 1969, les premiers spectateurs découvrent ce plan d’ouverture glaçant, au cadre fixe, qui devait initialement clôturer le film. Ils seront 1,4 million à voir une colonne de nazis marcher droit vers la caméra, l’Arc de triomphe en arrière-plan. Un résultat honorable mais loin des 14,8 millions d’entrées de « Il était une fois dans l’Ouest », de Sergio Leone. Car, à sa sortie en France, l’accueil est plutôt froid.

Parade nazie sur les champs

Un peu plus d’un an et demi après Mai 68 et quelques mois après la démission de De Gaulle, « l’Armée des ombres » déchaîne les critiques, à commencer par « les Cahiers du cinéma » qui y voient un tract gaulliste. Seul véritable point noir du film et l’un des rares ajouts de Melville à l’histoire de Kessel, une scène est très décriée : celle de l’apparition de De Gaulle à Londres. Mais avec un recul de plus de cinquante ans depuis la polémique, difficile de reprocher au film d’être une œuvre militante tant il s’attache à montrer, non sans un certain lyrisme, cette Résistance multiple, peuplée d’humains faillibles. Les retours mitigés poussèrent cependant les programmateurs américains à faire l’erreur de ne pas projeter le chef-d’œuvre sur leurs écrans.

Mort en 1973 d’une rupture d’anévrisme, Jean-Pierre Melville ne verra donc ni des cinéastes comme Quentin Tarantino ou Martin Scorsese le citer en modèle, ni le « Los Angeles Times », en 2006, parler de lui comme d’un « maître au sommet de son art ».

Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur L’Armée des Ombres

Journée nationale de la Résistance

Cette année, les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis commémorent la journée nationale de la Résistance avec la pièce de théâtre “Grand-peur & Misère du IIIe Reich” de Bertolt Brecht samedi 21 mai 2022 à Montreuil. Entrée gratuite.

Ecrite entre 1935 et 1938 par Bertolt Brecht avec l’aide de Margarete Steffin, actrice et écrivaine allemande, la pièce Furcht und Elend des Dritten Reiches fut créée en 1938. “Grand-peur et misère du IIIe Reich” se compose de vingt-quatre scènes qui dressent un portrait de la société allemande depuis l’avènement d’Adolf Hitler jusqu’aux prémices de la guerre sans toutefois suivre une chronologie rigoureuse. Brecht s’est directement inspiré de récits de témoins oculaires et d’extraits de journaux pour composer ce texte qui montre l’enracinement profond du régime nazi dans toutes les sphères du peuple allemand.

On y voit tour à tour la bourgeoisie, le corps médical, la justice, les enfants, les prisonniers, etc. évoluer face au régime.

Le Mouchard est une des vingt-quatre scènes qui composent cette pièce. Elle raconte l’histoire d’un couple allemand qui est persuadé que leur enfant est parti les dénoncer à la Gestapo car le père, bien que patriote, vient de formuler quelques critiques à l’encontre du régime. Cette scène exprime fort bien le climat de suspicion, la politique de délation, l’atmosphère de paranoïa et d’endoctrinement qui régnaient sous le IIIe Reich.

Pièce mise en scène par la compagnie “L’Arbre Sec”, suivie d’un échange avec Eric Lafon, directeur scientifique du Musée de l’Histoire vivante de Montreuil http://www.museehistoirevivante.fr/

L’initiative est organisée par les associations Promnésie, les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis et les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de Seine-Saint-Denis sous le haut patronage du Musée d’Histoire vivante de Montreuil avec le soutien de la ville de Montreuil

Samedi 21 mai à 19h30 à la salle “Résistance” 50, avenue de la Résistance à Montreuil.

Entrée gratuite

Publié dans 1- Vie associative | Commentaires fermés sur Journée nationale de la Résistance

Dix-sept ans de Résistance à l’écran

Article publié dans “Le Patriote résistant” n°974 de mai 2022

Grâce au 7e art, l’association des Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis se bat contre l’oubli. Depuis 2005, la mémoire est projetée sur grand écran pour tout public et scolaires aux fauteuils d’orchestre. Retour sur la dernière édition du festival La Résistance au cinéma, du 10 au 27 mars.

Isabelle Durin, violon, et Michaël Ertzscheid, piano, qui ont repris des extraits musicaux des films Le Dictateur, Casablanca, Le Dernier Métro, La Passante du Sans-Souci, Le Train, La Liste de Schindler, La Vie est belle, Le Vieux Fusil, L’Armée des ombres, Le Pianiste, Les Insurgés et Quand les aigles attaquent

« C’est dans les salles obscures que nous mettons la Résistance en lumière ! » Cette boutade de l’association séquano-dyonisienne justifie depuis dix- sept ans le festival La Résistance au cinéma. L’initiative réunit plus de 500 spectateurs par an. Et même 800 en novembre dernier.

Les enfants d’abord. La 17e édition du festival a débuté au théâtre Georges-Brassens à Villemomble pour des dizaines de scolaires avec le film Sophie Scholl, les derniers jours, de Marc Rothemund. L’image en fond d’écran, jeune et souriante, de cette fondatrice du réseau de la « Rose blanche » a accompagné les échanges avec l’AMRN 93 et les enseignants de cette classe découverte sur la Résistance allemande sous le joug nazi. Affluence scolaire encore à La Courneuve, au cinéma L’Étoile avec une centaine d’élèves et leurs enseignants pour le film d’animation Où est Anne Frank ! d’Ari Folman ; et au cinéma Le Bijou à Noisy- le-Grand pour Adieu Monsieur Haffmann, de Fred Cavayé. 140 scolaires ont questionné Éric Brossard, enseignant et historien au Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne. Les enseignants plongent leurs élèves dans les histoires de (la) Résistance sur grand écran grâce aux places payées par l’AMRN 93 (315 scolaires en mars dernier).

« Ils vont au cinéma comme ils vont en classe, souligne l’association, pour découvrir la résistance au nazisme. » Le 15 mars à Montreuil, les scolaires ont même été les acteurs d’un « stop motion » (voir encadré). Un festival très diversifié : projection de Lucie Aubrac, de Claude Berri, au cinéma Le Bijou de Noisy-le-Grand avec l’association Les Elles de Noisy ; ciné-concert au Méliès à Montreuil avec Isabelle Durin, violon, et Michaël Ertzscheid, piano, qui ont repris des extraits musicaux des films Le Dictateur, Casablanca, Le Dernier Métro, La Passante du Sans-Souci, Le Train, La Liste de Schindler, La Vie est belle, Le Vieux Fusil, L’Armée des ombres, Le Pianiste, Les Insurgés et Quand les aigles attaquent, à l’initiative commune de l’AMRN 93 et des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de Seine-Saint-Denis. Le concert a précédé le court-métrage L’Inspection, de Caroline Brami, avec Frédéric Bas, coréalisateur. Également à l’affiche : Une jeune fille qui va bien, de Sandrine Kiberlain, à l’Espace 1789 de Saint-Ouen ; Golda Maria, de Patrick Sobelman, au Méliès de Montreuil ; L’Armée des ombres, de Jean-Pierre Melville, au Cin’Hoche de Bagnolet ; Pingouin & Goéland et leurs 500 petits, du réalisateur Michel Leclerc, présent lui-même au Trianon de Romainville-Noisy- le-Sec ; Le Vieux Fusil, de Robert Enrico, au cinéma L’Étoile à La Courneuve.

Le film “Les Leçons persanes” de Vadim Perelman projeté à l’Ecran nomade de Bobigny

Enfin, la projection à Bobigny des Leçons persanes, de Vadim Perelman, sur la Shoah, s’inscrivait dans le cadre du 80e anniversaire du 27 mars 1942, premier convoi de Juifs de France vers Auschwitz. Chaque projection a été suivie d’un débat-rencontre-dialogue avec des intervenants du monde du cinéma, historiens, universitaires : Sébastien Colombo, médiateur culturel aux archives départementales de Seine-Saint-Denis; Stéphanie Trouillard, journaliste à France 24 ; le réali-sateur Patrick Sobelman et Éric Lafon, directeur scientifique du Musée de l’histoire vivante de Montreuil ; Claude Mann, acteur qui joue le rôle du Masque dans L’Armée des ombres ; Sylvie Zaidman, directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, ex-historienne aux archives départementales à Bobigny ; et Thierry Berkover, président des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation du 93, lui-même fils de déporté. Intervenants sollicités par l’AMRN93… ou inattendus, comme cette spectatrice de La Courneuve qui a vécu enfant près d’Oradour et se souvient – elle avait dix ans en 1944 – des évocations du crime des nazis près de chez elle.

Parmi les partenaires fidèles, l’appui scientifique des Musées de la Résistance nationale et de l’Histoire vivante de Montreuil et des archives départementales, les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de Seine-Saint-Denis, l’Ami- cale de Châteaubriant-Voves- Rouillé-Aincourt, l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) et l’Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance (ANACR), de Seine- Saint-Denis, avec le soutien du Patriote Résistant, de l’Éducation nationale, du Conseil départemental, Est-Ensemble et Seine-Saint-Denis Tourisme. Sans faire de cinéma, le « 9-3 » fait acte de… résistance.

Le « Stop motion » (*) des collégiens de Montreuil

Sur la scène du Méliès, les élèves de 3e du collège Solveig Anspach de Montreuil

Une performance : les élèves de 3e du collège Solveig-Anspach de Montreuil-sous-Bois ont réalisé leur film intitulé Dans les coulisses de la manifestation du 11 novembre 1940, dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la Déportation 2020-2021.

Celui-ci avait pour thème « 1940, entrer en Résistance : comprendre, refuser, résister ». Le film a reçu la mention spéciale du jury national du CNRD pour sa créativité et le prix du documentaire au Dubrovnik film festival 2021 dans la catégorie documentaire de moins de 15 ans. Il a été présenté au festival La Résistance au cinéma ce 15 mars au cinéma Le Méliès à Montreuil, en préambule à la soirée (voir ci-dessus). En présence des familles fières et émues, Patrice Bessac, maire de Montreuil, a félicité les collégiens en leur remettant le diplôme de jeune ambassadeur citoyen. « Ils font la fierté montreuilloise (au niveau national et à l’international !) grâce à leur talent. (…) Vous nous avez transmis des valeurs et une vision d’un événement historique avec un regard différent à travers une performance artistique inédite ! Vive la culture et vive la jeunesse montreuilloise riche de talents, de créativité et d’inventivité. »

Les élèves, encadrés par leur enseignante Sabine Pesier, ont proposé et impulsé cette méthode de réalisation originale et moderne pour le plus ancien concours mémoriel de l’Éducation nationale (1961) et le plus prestigieux (30 000) participants. Rédaction du scénario, réalisation des dessins, conception des scènes, prises et choix des photographies, interprétations des dialogues et des chants… encadrés par une recherche documentée et précise et une réflexion avisée et posée : c’est un travail immense et magistral qu’ont fourni les élèves, coordonnés par leurs enseignantes. Le stop motion est visible en ligne sur le site : museedelaresistanceenligne.org

(*) L’animation en volume ou animation pas-à-pas (stop motion), technique d’animation utilisée avec des objets réels, dotés de volume. Si les objets sont immobiles en eux-mêmes, le stop motion permet de créer l’illusion qu’ils sont dotés d’un mouvement naturel (Wikipédia).

Pierre Gernez,

journaliste, secrétaire de l’AMRN 93

Publié dans 4- Festival 2022 | Commentaires fermés sur Dix-sept ans de Résistance à l’écran

Plus de 600 spectatrices et spectateurs au 17e festival “La Résistance au cinéma” !

Notre 17e festival s’est terminé dimanche 27 mars après-midi à Bobigny avec la projection du film “Les Leçons persanes” et un riche débat après la projection mais qu’il a fallu interrompre faute de temps, pressés que nous étions par la séance suivante à l’Ecran Nomade.

A ce jour, nous comptabilisons 615 spectateurs et spectatrices, dont 315 scolaires. Chiffres qui correspondent grosso modo à la fréquentation habituelle au delà de 500, même si nous les avions largement dépassés en novembre dernier avec un total de plus de 800 personnes.

Nous ne manquerons pas de revenir sur ce festival, le premier hors Covid et confinement depuis deux ans. Avec la question rituelle : comment faire mieux l’an prochain ?

A bientôt !

Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis

Publié dans 4- Festival 2022 | Commentaires fermés sur Plus de 600 spectatrices et spectateurs au 17e festival “La Résistance au cinéma” !

“Les Leçons persanes” dimanche 27 mars à l’Ecran nomade de Bobigny à 15 heures

à l’occasion du 80e anniversaire du départ du premier convoi de déportés de Drancy vers Auschwitz

Les Leçons persanes de Vadim Perelman, Allemagne/Russie/Biélorussie, 2020, 127 minutes

Avec Nahuel Pérez-Biscayart, Lars Eidinger, Jonas Nay, Leonie Benesch


Nahuel Pérez-Biscayart et Lars Eidinger dans “Les Leçons persanes” de Vadim Perelman

1942, dans la France occupée, Gilles est arrêté pour être déporté dans un camp en Allemagne. Juste avant de se faire fusiller, il échappe à la mort en jurant aux soldats qu’il n’est pas juif mais persan. Ce mensonge le sauve momentanément puisque l’un des chefs du camp souhaite apprendre le farsi pour ses projets d’après-guerre. Au risque de se faire prendre, Gilles invente une langue chaque nuit, pour l’enseigner au capitaine SS le lendemain. La relation particulière qui se crée entre les deux hommes ne tarde pas à éveiller la jalousie et les soupçons des autres…

En présence de Thierry Berkover, président des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de Seine-Saint-Denis

Publié dans 4- Festival 2022 | Commentaires fermés sur “Les Leçons persanes” dimanche 27 mars à l’Ecran nomade de Bobigny à 15 heures

Jean Moulin*

Le 21 juin 1943, Jean Moulin est arrêté par la Gestapo à Caluire-et-Cuire, en banlieue lyonnaise. Sylvie Zaidman, directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, revient sur la personnalité et l’itinéraire du héros de la Résistance.

Jean Moulin est un personnage à multiples facettes. Comment les résumer et qui était-il au juste ?

Il est possible d’approcher quelques aspects de la personnalité de Jean Moulin mais bien d’autres demeurent impénétrables. Il y a le jeune méridional, passionné de dessin, gai, sportif, ami fidèle, fils et frère affectueux. Il y a le fonctionnaire sérieux et méticuleux, qui fait une belle carrière dans l’administration préfectorale. Il y a aussi l’ami de Pierre Cot, l’observateur politique révolté par les émeutes de 1934, qui mène secrètement l’aide du gouvernement de Front populaire à la République espagnole en 1936. Mais son engagement total dans la Résistance est bien au-delà des activités de sa vie d’avant-guerre.

Extrait de la revue “Les Chemins de la Mémoire” n°281 hiver 2023

Quel rôle a-t-il joué au sein de la Résistance pendant l’année 1943 ?

On sait, grâce à son manuscrit Premier Combat, combien il a été touché par la débâcle et par l’exode. La brutalité des Allemands à son égard l’amène à tenter de se suicider pour éviter le déshonneur. Ses premiers contacts avec des résistants datent de fin 1940 et début 1941. Le 25 octobre 1941, à Londres, le général de Gaulle en fait son représentant personnel chargé d’organiser la Résistance en zone sud et ses contacts avec la France libre. Parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, Moulin mène sa mission avec quelques résistants, malgré les dangers et la méfiance des mouvements de Résistance. Le 9 février 1943, mêlant plaisir et protection de ses activités clandestines, il ouvre une galerie à Nice. Quelques jours plus tard, en Angleterre, le général de Gaulle le charge de réunir les mouvements de Résistance, les anciens partis politiques et les syndicats pour obtenir leur soutien. Le premier conseil national de la Résistance se tient en plein Paris occupé le 27 mai 1943. Parvenir à réunir les représentants est extrêmement difficile. Mais pour de Gaulle, c’est un précieux appui politique.

Dans quelles circonstances trouve-t-il la mort ?

Comme le dit Daniel Cordier, son secrétaire, Jean Moulin était un homme traqué. Il sait que son arrestation n’est qu’une question de jours. Le 21 juin 1943, une réunion de représentants des mouvements de la Résistance est prévue à Caluire, près de Lyon. Moulin et les autres participants sont arrêtés. Torturé par la Gestapo de Lyon puis par celle de Paris, il meurt lors de son transfert en Allemagne, le 7 ou 8 juillet. Son corps est incinéré. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1964.

De quels objets la collection relative à Jean Moulin est-elle constituée ?

Le musée conserve des collections exceptionnelles, issues d’une part du legs d’Antoinette Sasse, d’autre part de legs et de dons de la famille de Jean Moulin. Antoinette Sasse, peintre et amie de Jean Moulin, a légué ses biens et ses archives à la ville de Paris pour créer le musée Jean Moulin. Suzanne Escoffier et Andrée Dubois, les cousines du Résistant, ont fait des legs et dons des archives de sa soeur, Laure Moulin. La famille nous a aussi donné des objets personnels, dont le fauteuil et le cendrier exposés dans le musée.

Le musée met-il en place une programmation spécifique dans le cadre des 80 ans de son arrestation et de sa mort ?

Une belle exposition réalisée par Christine Levisse-Touzé ayant été présentée au musée il y a dix ans, nous avons fait le choix de ne pas en proposer une autre. De ce fait, nous pouvons prêter nos collections. Nous sommes partenaires de l’exposition qui se tiendra au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon en 2023. C’est une programmation spéciale que le musée va proposer aux jeunes, et bien sûr au grand public. Nous soutenons des initiatives menées en milieu scolaire sur Jean Moulin et sur la Résistance. Et au printemps 2023, le public pourra découvrir le Résistant autrement : des visites guidées des collections axées sur Jean Moulin, un spectacle déambulatoire dans nos espaces, des projections… Je n’en dévoile pas plus, rendez-vous dans quelques semaines sur notre site Internet pour en connaître le détail !

Sylvie Zaidman, docteure en histoire, est co-auteure avec Joël Clesse du livre “La Résistance en Seine-Saint-Denis 1940-1944”, éditions Syros, 1994

*Interview publiée dans la revue “Les Chemins de la Mémoire” n°281

Lieux de mémoire

Musée de la Libération de Paris – Musée du Général-Leclerc – Musée Jean-Moulin

Mémorial Jean Moulin de Caluire

Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon

Mémorial National de la prison de Montluc

Sites internet

museeliberation-leclerc-moulin.paris.fr

memorialjeanmoulin.ville-caluire.fr

https://www.chrd.lyon.fr/

https://www.memorial-montluc.fr

Publié dans 5- Vu et lu dans la presse | Commentaires fermés sur Jean Moulin*

1943-2023

En cette année 2023, plusieurs initiatives commémorent les huit décennies écoulées depuis le départ des 230 femmes du Fort de Romainville le 24 janvier 1943; la victoire des armées soviétiques sur les nazis à Stalingrad le 2 février 1943; la création du Conseil national de la Résistance sous la présidence de Jean Moulin le 27 mai; et son arrestation à Calluire dans la banlieue lyonnaise le 21 juin. Notre festival “La Résistance au cinéma” ne manquera pas de revenir sur ces événements lors de la 18e édition du mercredi 24 mai au mardi 6 juin 2023.

A bientôt !

Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis

mail : amrn93@club-internet.fr

Publié dans 2- Festival 2023 | Commentaires fermés sur 1943-2023