Pantin, Quai aux Bestiaux, printemps été 1944

Photographie du tournage du film « Paris brûle-t-il ? » de René Clément sur le Quai aux Bestiaux à Pantin en 1965. © Raymond Voinquel

Lundi 13 mai 2024 à 17h30, la Ville de Pantin en partenariat avec le Musée de la Résistance nationale, les associations des Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis, des Amis de la Fondation de la Mémoire de la Déportation et du Fonds Mémoire d’Auschwitz commémorent les départs depuis le site ferroviaire pantinois de quatre convois de Déportation au printemps et à l’été 1944 vers les bagnes nazis de Buchenwald (Thuringe) et Ravensbrück (Brandebourg).

Par sa position géographique, le futur département de la Seine-Saint-Denis a été particulièrement concerné et marqué par la Seconde Guerre mondiale. Les principaux camps et prisons de détention allemands, installés entre 1940 et 1944 en France occupée, les principales gares de déportation, indispensables « connections » vers le système concentrationnaire nazi ou les centres de mise à mort, l’ont été sur l’actuel territoire de la Seine-Saint-Denis.

Ces lieux ont joué un rôle central dans la politique de persécution et de répression organisée par l’Allemagne nazie avec la complicité et la collaboration du Gouvernement de Vichy : la Cité de la Muette – ancien camp de Drancy-, principal lieu d’internement des Juifs de France, les anciennes gares de déportation du Bourget-Drancy et de Bobigny, le Fort de Romainville aux Lilas, la caserne des Suisses à Saint-Denis, et le Quai aux Bestiaux à Pantin.

Le site du Quai aux Bestiaux à Pantin mai 2000. © Pierre Gernez

Quatre convois de déportation de répression sont partis au printemps et à l’été 1944 de la gare de marchandises de Pantin et ont pris la direction des camps de concentration allemands de Ravensbrück, près de Berlin et de Buchenwald, près de Weimar.

Les convois des 18 avril et 13 mai déportent depuis la gare de Pantin les femmes internées au fort de Romainville, camp de transit pour les déportées à Ravensbrück. Les bombardements entrainent ensuite des départs depuis la gare de l’Est à Paris.  Au moment de l’évacuation allemande, la gare de Pantin est réutilisée les 11 et 15 août.

Le convoi du 15 août 1944, dernier grand convoi d’évacuation de déportation de la région parisienne, le plus important de toute l’Occupation par le nombre de ses déporté.es, plus de 2200 personnes, comprenait des wagons occupés les uns par des femmes, les autres par des hommes.

La très grande majorité de ces déporté.es était des résistantes et résistants.

Au total, au moins 3 250 déporté.es sont partis de la gare de Pantin, dont près d’une moitié de femmes. 38 % ne sont pas revenus.

CONVOI DU MARDI 18 AVRIL 1944

Le site du Quai aux Bestiaux à Pantin mai 2000. © Pierre Gernez

401 FEMMES

Motif de déportation : Résistantes et victimes de répression

Lieu d’internement : Fort de Romainville aux Lilas

Gare de déportation : Quai aux Bestiaux à Pantin

Destination : camp de concentration de Ravensbrück

Date d’arrivée : samedi 22 avril 1944

Matricules : série des 35 000

Revenues de Déportation : 322

CONVOI DU SAMEDI 13 MAI 1944

534 FEMMES

Motif de déportation : Résistantes et victimes de répression

Lieu d’internement : Fort de Romainville aux Lilas

Gare de déportation : Quai aux Bestiaux à Pantin

Destination : camp de concentration de Ravensbrück

Date d’arrivée : jeudi 18 mai 1944

Matricules : séries des 38 000 et 39 000

Revenues de Déportation : 440

Le site du Quai aux Bestiaux à Pantin mai 2000. © Pierre Gernez

CONVOI DU VENDREDI 11 AOUT 1944

78 FEMMES

Motif de déportation : Résistantes et victimes de répression

Lieux d’internement : Fort de Romainville aux Lilas et prison de Fresnes

Gare de déportation : Quai aux Bestiaux à Pantin

Destination : camp de concentration de Ravensbrück

Dates d’arrivée : samedi 26 août et samedi 2 septembre 1944

Matricules :    série des 52000 pour celles arrivées le 26 août

série des 61000 pour celles arrivées le 2 septembre

Revenues de Déportation : 61

CONVOI DU MARDI 15 AOUT 1944

Photographie du tournage du film « Paris brûle-t-il ? » de René Clément sur le Quai aux Bestiaux à Pantin en 1965.
© Raymond Voinquel

2 216 déporté.es résistant.es et victimes de répression

1655 HOMMES dont 168 aviateurs alliés561 FEMMES

Lieux d’internement : prisons de Fresnes, prison du Cherche Midi à Paris et Fort de Romainville aux Lilas

Gare de déportation : Quai aux Bestiaux à Pantin

Destinations :   Camp de concentration de Buchenwald pour les hommes

Camp de concentration de Ravensbrück pour les femmes

Date d’arrivée au camp de Buchenwald : dimanche 20 août 1944

Date d’arrivée au camp de Ravensbrück : lundi 21 août 1944

Matricules à Buchenwald : séries des 76800 à 78500

Matricules à Ravensbrück : série des 57000

Revenu.es de Déportation : 1170 – 68% des femmes et 45% des hommes déporté.es de ce convoi ont survécu

Sources : Thomas Fontaine, Rails & Histoire / Ville de Pantin

Lundi 13 mai 2024 à 17h30, Quai aux Bestiaux, entrée n°100, rue Cartier-Bresson à Pantin.

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19e festival « La Résistance au cinéma » du lundi 25 mars au dimanche 7 avril 2024

De la panthéonisation de Mélinée et Missak Manouchian et des FTP-MOI à la Libération de Paris et de sa banlieue, les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis résistent à l’oubli. Et à leur manière : demandez le programme ! Faites passer…

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1155 élèves au 2e festival « La Résistance au cinéma » spécial scolaires

Record battu. 1155 élèves d’écoles, collèges, lycées ont assisté à une projection de film dans plusieurs cinémas du département entre le 7 novembre et le 14 décembre dans le cadre du second festival « La Résistance au cinéma » spécial scolaires organisé par les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis.

Jeudi 16 novembre, cinéma Le Trianon de Romainville-Noisy le Sec, débat avec Maryvonne Braunschweig, ancienne professeure d’histoire-gépgraphie, auteure en 1988 avec Bernard Gidel, professeur de lettres, de Les Déportés d’Avon : enquête autour du film de Louis Malle « Au revoir les enfants », après la projection du film « Au Revoir les Enfants » de Louis Malle. © Pierre Gernez

Un record ? Oui, parce que l’an passé, pour la première édition, « seuls » mille scolaires avaient franchi les portes de salles obscures. C’est l’école au cinéma ou comment utiliser un film pour enseigner l’histoire. Mieux : chaque projection a été suivie d’une rencontre avec des intervenant.es pour répondre aux questions diverses et variées des jeunes spectateurs et spectatrices.

Au programme de cette deuxième édition, une liste de films choisis par les salles de cinéma elles-mêmes: « L’Armée du crime » de Robert Guédiguian; « Train de vie » de Radu Mihaileanu; « To be or not to be » de Ernst Lubitsch; « Au revoir les enfants » de Louis Malle; « Josep » de Aurel; « Où est Anne Frank! » de Ari Folman; et « Les Secrets de mon père » de Véra Belmont. Si plusieurs fictions ont déjà figuré au programme de précédentes éditions du festival séquano-dyonisien, elles n’en restent pas moins un moyen de découverte pour les élèves et leur enseignant.

Les intervenant.es eux-mêmes ont apprécié ces échanges. Ainsi, Eric Lafon-Amrein, directeur du Musée de l’Histoire vivante de Montreuil; Bernard Grinfeld, fils de déporté à Auschwitz, co-président de l’association Fonds Mémoire d’Auschwitz, et membre du jury du Concours National de la Résistance et la Déportation; Thierry Berkover, fils de déporté à Auschwitz et président national des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, membre du jury du Concours National de la Résistance et la Déportation; Eric Brossard, professeur agrégé d’histoire, professeur relais chargé de mission Histoire et Mémoire et membre du jury du Concours national de la Résistance et de la Déportation; Maryvonne Braunschweig, professeure agrégée d’histoire-géographie retraitée, auteure en 1988 avec Bernard Gidel, professeur de lettres, de Les Déportés d’Avon : enquête autour du film de Louis Malle « Au revoir les enfants », secrétaire générale du Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah-Amicale d’Auschwitz, membre du CA de l’UDA (Union des Déporté(e)s d’Auschwitz) et membre du jury du Concours National de la Résistance et de la Déportation; et Gregorio Rodriguez, professeur d’espagnol, fils de républicain espagnol interné en France. Qu’ils en soient ici remercié.es pour leur disponibilité et leur écoute auprès des jeunes spectateurs et spectatrices.

Lundi 20 novembre, cinéma l’Ecran nomade de Bobigny, débat avec Thierry Berkover, fils de déporté à Auschwitz et président national des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, membre du jury du Concours National de la Résistance et la Déportation après la projection de « Où est Anne Frank » de Ari Folman. © Pierre Gernez

Prochains rendez-vous :

« Dans le cadre de « La Semaine d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme » en mars prochain, les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis proposent, dans la continuité de la panthéonisation de Missak Manouchian et de Mélinée, le 21 février prochain, une édition EXCEPTIONNELLE du festival spécial scolaires intitulée des deux vers du poème de Louis Aragon  « 23 étrangers et nos frères pourtant (…) qui criaient la France en s’abattant ».

Comme d’habitude, la billetterie prise en charge par l’association et échanges avec un.e intervenant.e. De plus, proposition d’installation de l’exposition du Musée de la Résistance nationale sur les « 23 de l’Affiche rouge » réalisée en partenariat avec les éditions Dupuis et en lien avec l’album de bande dessinée Missak, Mélinée et le groupe Manouchian, les fusillés de l’Affiche rouge (scénario de Jean-David Morvan, dessin de Thomas Tcherkézian) plus de renseignements ici :http://www.expo-manouchian-mrn.fr

Deux films proposés : « L’Armée du crime » de Robert Guédiguian et le documentaire « Nous étions des Combattants » sur les MRJ-MOI – Mouvement de la Résistance juive – Main d’oeuvre immigrée – réalisé par l’association MRJ-MOI.

Enfin, cette semaine éducative du lundi 25 au vendredi 29 mars 2024 sera prolongée pendant la première semaine du 19e Festival « La Résistance au cinéma en Seine Saint Denis » tout public du lundi 25 mars au dimanche 7 avril 2024.

Comment résister à ce programme ?

Contact : amrn93@club-internet.fr

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2e édition du festival « La Résistance au cinéma » spécial scolaires en Seine-Saint-Denis

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« Pantin, 18 avril, 13 mai, 11 & 15 août 1944 »

Vendredi 11 août dernier a eu lieu à Pantin la traditionnelle cérémonie commémorative des départs de quatre convois de Déportation partis du Quai aux Bestiaux vers les bagnes nazis de Ravensbrück pour les femmes et Buchenwald pour les hommes.

Le dernier train du mardi 15 août 1944 a été le plus grand convoi de déporté.e.s de toute l’Occupation en France.

Cérémonie à l’initiative du comité d’entente des Anciens Combattants de Pantin, l’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants et victimes de guerre, des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’anti-fascisme, et la paix), des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et des Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis.

Quelques photos de François Wehrbach, photographe

Cérémonie du souvenir des quatre convois de déporté.e.s partis du Quai aux Bestiaux à Pantin au printemps et à l’été 1944 © François Wehrbach
Le monument actuel au Quai aux Bestiaux a été inauguré le 4 mai 2000 à l’initiative des Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis et de la municipalité pantinoise © François Wehrbach
Le site ferroviaire pantinois du « Quai aux Bestiaux » © François Wehrbach
Le Quai aux Bestiaux, aménagé au XIXe siècle, non loin des abattoirs de La Villette à Paris © François Wehrbach
Jeu d’ombres et de lumière au Quai aux Bestiaux à Pantin © François Wehrbach
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