1943-2023

En cette année 2023, plusieurs initiatives commémorent les huit décennies écoulées depuis le départ des 230 femmes du Fort de Romainville le 24 janvier 1943; la victoire des armées soviétiques sur les nazis à Stalingrad le 2 février 1943; la création du Conseil national de la Résistance sous la présidence de Jean Moulin le 27 mai; et son arrestation à Calluire dans la banlieue lyonnaise le 21 juin. Notre festival « La Résistance au cinéma » ne manquera pas de revenir sur ces événements lors de la 18e édition du mercredi 24 mai au mardi 6 juin 2023.

A bientôt !

Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis

mail : amrn93@club-internet.fr

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Missac Manouchian au Panthéon !

Robert Guédiguian, cinéaste, s’exprime dans Télérama du 22 février 2023 au sujet de l’éventuelle entrée de Missak Manouchian au Panthéon :

Robert Guédiguian, cinéaste, réalisateur du film « L’Armée du crime » (2009) sur le groupe Manouchian. Photo : Jean-François Robert pour Télérama

“Faire entrer Manouchian au Panthéon serait reconnaître que les premiers résistants étaient des étrangers :  https://www.telerama.fr/debats-reportages/robert-guediguian-faire-entrer-manouchian-au-pantheon-serait-reconnaitre-que-les-premiers-resistants-etaient-des-etrangers-7014416.php

Photographie du groupe Manouchian après son arrestation en novembre 1943. Photo Roger Viollet Collection. Crédits Guétty Images
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Perspectives mémorielles

Notre association soutient le projet de réhabilitation du Fort de Romainville, centre de détention de résistantes et de résistants sous l’Occupation. Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis apportent leur concours au futur mémorial de la femme résistante dans l’enceinte du Fort de Romainville. La presse en parle…

Extrait du journal « Le Patriote résistant », février 2023
Extrait du journal « Le Patriote résistant » de février 2023
Extrait du journal « Le Patriote résistant », février 2023
Extrait du journal « Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis » 16 février 2023
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Ancienne gare de Déportation de Bobigny, quelques photos…

Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023
© François Wehrbach
Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023.
Thierry Berkover, président de l’association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
© François Wehrbach
Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023.
Dominique Dellac, vice-présidente du Conseil départemental en charge du patrimoine culturel, de la mémoire, du tourisme et de l’éducation artistique et culturelle
© François Wehrbach
Cérémonie à l’ancienne gare de Déportation de Bobigny Grande Ceinture vendredi 27 janvier 2023
Abdel Sadi, maire, et l’équipe municipale
© François Wehrbach

Ancienne gare de Déportation de Bobigny

Vendredi 27 janvier 2023 journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah

Cérémonie de 15h30 à 17h30

Maquette du projet de réhabilitation de l’ancienne gare de Déportation de Bobigny (Droits réservés)

« Bobigny, une gare entre Drancy et Auschwitz », l’exposition est désormais ouverte au public.

Depuis fin janvier, le site de l’ancienne gare de déportation de Bobigny est ouvert au public. Le projet de sa réhabilitation par la Ville avait été lancé en 2004, avec le soutien de la SNCF qui a cédé à la Ville la jouissance du terrain et signé, en janvier 2011, une convention de partenariat pour la valorisation de ce site mémoriel.

À l’occasion de la Journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah, le 27 janvier, l’ouverture de ce lieu chargé d’histoire a été inaugurée par la maire de Bobigny, Catherine Peyge, et le président de la SNCF, Guillaume Pépy. L’exposition  « Bobigny, une gare entre Drancy et Auschwitz » raconte l’histoire du site. Les visites s’effectuent sur demande pour les scolaires, une fois par mois pour les particuliers (prochaine visite le samedi 10 mars, à 14h30).

Le parcours est ponctué de photos, de témoignages et d’indications chronologiques et géographiques. Commentée  par un accompagnateur et complétée par un livret, cette visite permet de comprendre le rôle joué par cette gare dans la déportation des internés juifs du camp de Drancy entre 1943 et 1944 : 21 convois transportant 22500 personnes, soit un tiers des Juifs de France déportés, partirent en effet de la gare de Bobigny, en direction du camp d’Auschwitz Birkenau, où ils furent exterminés (seuls 3% en revinrent).
Cette exposition marque une étape importante dans le projet de réhabilitation de ce site, qui se poursuivra au cours des années à venir.

http://garedeportation.bobigny.fr/1541/les-actualites.htm

Les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis seront présents et déposeront une gerbe de fleurs.

Contact : amrn93@club-internet.fr

Journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah

Vendredi 27 janvier 2023 de 15h30 à 17h30

151, avenue Henri-Barbusse 93000 Bobigny

Bus RATP 151 : « Gare Grande Ceinture »

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Mémoire des « 31000 », quelques photos…

Cérémonie en hommage à Danielle Casanova, l’une des 230 femmes résistantes déportées, matricule 31655, mairie de Romainville, dimanche 22 janvier 2023
© François Wehrbach
Cérémonie au Fort de Romainville dimanche 22 janvier 2023 en hommage aux 230 femmes résistantes déportées à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943
© François Wehrbach
Cérémonie au Fort de Romainville en hommage aux 230 femmes résistantes déportées à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943. En présence de Annick Odru, fille de Madeleine Odru, l’une des « 31000 », Thomas Fontaine, Directeur du Musée de la Résistance nationale et Yves Jegouzo, président de Mémoire Vive, fils de Madeleine Passot, matricule 31668.
© François Wehrbach
Cérémonie au Fort de Romainville en hommage aux 230 femmes résistantes déportées à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943. L’avenue « Madeleine Odru », matricule 31660, a été inaugurée dimanche 22 janvier.
© François Wehrbach
Cérémonie au Fort de Romainville en hommage aux 230 femmes résistantes déportées à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943. Exposition des « 31000 » réalisée par Thomas Fontaine, directeur du Musée de la Résistance nationale, promue par le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
© François Wehrbach

Mémoire des 31000

Dimanche 22 janvier 2023, cérémonie du souvenir des 230 femmes résistantes internées au Fort de Romainville et déportées les 23 & 24 janvier 1943 à Auschwitz-Birkenau en tant que « NN », « Nacht und Nebel » (Nuit & Brouillard qui devaient disparaître selon les nazis) parmi lesquelles Marie-Claude Vaillant-Couturier, Danielle Casanova, Charlotte Delboo.

Camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne) Source : Wikipedia

Extrait du site de Mémoire vive :

Ce transport, composé 230 femmes, est le seul convoi de résistantes à avoir été dirigé vers Auschwitz-Birkenau. Les autres femmes déportées par mesure de répression étaient envoyées au KL Ravensbrück.

Ces femmes étaient originaires des départements de la zone occupée avant novembre et principalement de villes de plus de 10 000 habitants. 106 d’entre elles, au moins venaient de la région parisienne. La moitié de ces déportées appartenaient à la classe ouvrière, un quart étaient des commerçantes ou des employées, les autres exerçaient une profession libérale ou intellectuelle avant leur arrestation. La plupart d’entre elles (222) avaient été extraites du Fort de Romainville, alors camp de détention allemande.

Sur ces 230 femmes, 85% d’entre elles étaient des résistantes : 119 étaient communistes ou proches du PCF et appartenaient au Front national pour la liberté et l’indépendance de la France. Quelques-unes avaient eu des responsabilités importantes comme Danielle Casanova et Marie-Claude Vaillant-Couturier.  53 d’entre elles au moins ont eu leur mari, compagnon ou fiancé fusillé (Charlotte Delbo, Marie Politzer, Hélène Solomon…), et 8 autres au moins un autre proche exécuté. Quelques-unes étaient des parentes de déportés du convoi du 6 juillet 1942 vers Auschwitz, ou de celui du 24 janvier 1943 vers le KL Sachsenhausen. Le convoi incluait également des résistantes d’autres réseaux et quelques isolées.

À leur arrivée au camp de femmes de Birkenau, le 27 janvier, elles passent le portail en chantant La Marseillaise. Elles sont immatriculées dans la série des « 31000 » du camp, entre les numéros 31625 et 31854.

Les premiers mois passés à Birkenau sont les plus meurtriers, en particulier à cause de l’épidémie de typhus qui sévit dans le camp et des diverses formes « sélection » qui conduisent les plus faibles dans les chambres à gaz. Charlotte Delbo, auteure d’un livre éponyme sur leur convoi, indique qu’elles n’étaient plus que 70, le 10 avril 1943. En juillet, les “31000” reçoivent le droit de correspondre avec leur famille et de recevoir des colis. Puis, le 3 août, la plupart des 57 dernières survivantes sont placées en quarantaine, dans une baraque installée juste devant l’entrée du camp. Ce bâtiment servait essentiellement à mettre « à l’isolement, avant leur sortie, des Allemandes de droit commun qui avaient purgé leur peine ». Le 13 août, les détenus politiques français de sexe masculin, alors rassemblés au camp principal, connaissent, à leur tour, un sort semblable.

Pourquoi une telle quarantaine ? Faut-il la mettre en relation avec les démarches entreprises auprès de la Croix-Rouge par les familles des « 31000 » à la suite de la réception de plusieurs avis de décès, à partir d’avril 1943 ? Ou/et avec la diffusion, en mai 1943, d’un tract du Front national révélant le départ des communistes détenues à Romainville pour Auschwitz et dénonçant les conditions épouvantables de détention dans ce camp ? Le contenu de ce tract est repris par Fernand Grenier dans une émission de Radio-Londres, le 17 août. Durant toute leur quarantaine qui se prolonge jusqu’en juin 1944, les “31000” sont exemptées de travail, de marche, d’appel général et peuvent enfin se laver. Ce répit 1944, freine la mortalité du groupe des survivantes où uniquement 5décès sont à déplorer entre août et novembre 1943.

17 autres “31000” travaillent déjà dans un Kommando de Raisko, un laboratoire situé dans un hameau de l’espace concentrationnaire de Birkenau où des détenus placés sous la responsabilité de chercheurs expérimentent la culture du kok-saghiz, une sorte de pissenlit dont la racine contient une forte proportion de latex. Ici encore les “31000” connaissent un régime plus clément.

En 1944, le 7 janvier, les 3 et 16 août, les survivantes sont transférées au camp de femmes de Ravensbrück dans des transports différents. La majorité des 33 “31000”, arrivées dans ce camp le 4 août, sont placées au Block des détenus « Nacht und Nebel », ce qui signifie notamment qu’elles ne doivent pas être transférées dans des Kommandos de travail extérieurs.

En mars 1945, elles sont évacuées vers d’autres camps, principalement vers le KL Mauthausen. Un petit groupe reste à Ravensbrück. Libérées entre fin-mars et avril 1945, elles rejoignent la France entre avril et mi-juillet pour la dernière rapatriée, Marie-Jeanne Bauer, pourtant première libérée, à Auschwitz même. Marie-Claude Vaillant-Couturier et Adélaïde Hautval restent à Ravensbrück après la libération du camp jusqu’à l’évacuation des derniers malades.

Seules 49 d’entre elles ont survécu à leur déportation, ce qui correspond à un taux de mortalité de 79%, un chiffre particulièrement élevé pour des déportées de répression.

Biographies

Agenda

  • Dimanche 22 janvier 2023 à 9 heures à la mairie de Romainville à la statue de Danielle Casanova, puis à 10 heures au Fort de Romainville aux Lilas (93). Bus 129.
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