Le cinoche 6 rue Hoche, 93170 Bagnolet
« l’Armée des Ombres »
Vendredi 18 mars à 20 heures « l’Armée des Ombres » de Jean-Pierre Melville, en présence de l’acteur Claude Mann et de Sylvie Zaidman, directrice du Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, à la rencontre du public au Cin’Hoche de Bagnolet
Incontournable
Né le 22 octobre 1940 à Antony, Claude Mann est acteur, chanteur et metteur en scène. Il dirige le théâtre François Dyrek à Joinville-le-Pont. Il est connu pour avoir tourné aux côtés de Jeanne Moreau, Maria Schell, Simone Signoret, Delphine Seyrig, Yves Montand, Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin, Robert Hossein, Lino Ventura, Paul Meurisse, Paul Crauchet, Jean-Pierre Cassel, Serge Reggiani, Gian Maria Volonte, Michael Lonsdale, et sous la direction de Jacques Demy, Costa Gavras, Jean-Pierre Melville, Claude Lellouch, André Téchiné, Marguerite Duras, Luchino Visconti, entre autres. Sa carrière cinématographique, télévisuelle, théâtrale et au music hall s’étale de 1960 à 2016.
Nous avons invité Claude Mann parce qu’il est l’un des derniers acteurs du film « L’Armée des Ombres » de Jean-Pierre Melville, sorti en 1969. Dans ce long métrage mythique, il y joue le rôle de Claude Ullmann dit « Le Masque », « un jeune résistant désireux de faire ses preuves dans une mission difficile », selon Wikipedia. Mais le jeune acteur de 29 ans qu’il était avait-il la mission facile de tourner auprès de Ventura, Signoret, Meurisse, Crauchet, Cassel, Reggiani ? Sous la direction d’un metteur en scène pas facile qu’était Melville ?
Tourné par un cinéaste qui fut résistant, L’Armée des ombres est fondé sur le récit de Joseph Kessel, publié à Alger en 1943. Le parcours de Jean-Pierre Grumbach, dit Melville de l’expérience de la Résistance à l’adaptation différée de L’Armée des ombres, explique la singularité du film. Melville racontait que L’Armée des ombres était « une rêverie rétrospective ; un pèlerinage nostalgique à une époque qui a marqué profondément [sa] génération ».
Sorti en salles en septembre 1969, L’Armée des ombres connaît un début modeste avec 29 200 entrées dans trois salles à Paris, mais parvient à se maintenir dans les dix meilleures entrées durant plusieurs semaines. Resté quinze semaines à l’affiche à Paris, le film totalise 1 401 822 entrées lors de sa sortie initiale.
Trente-sept ans après sa sortie française, L’Armée des ombres est distribué aux États Unis dans une combinaison de salles limitée. Le film est ressorti en 2015 dans une seule salle américaine.
Le film « L’Armée des Ombres » est un incontournable du festival cinématographique en Seine-Saint-Denis consacré à la Résistance. Et depuis quelques années – hors confinement – la présence de l’un des derniers acteurs du long métrage de Jean-Pierre Melville consacré à la Résistance est immuable. En effet, Claude Mann qui joue le rôle du Masque dans « L’Armée des Ombres » ne rechigne pas à venir en Seine-Saint-Denis pour y évoquer ses souvenirs du tournage aux côtés de Simone Signoret, Lino Ventura, Paul Meurisse et Jean-Pierre Cassel, entre autres.
Mais pour comprendre « L’Armée des Ombres », encore faut-il raconter, expliquer, décortiquer la Résistance à l’occupant nazi et au régime de Vichy. Pour l’occasion, c’est Sylvie Zaidman, directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin Place Denfert-Rochereau à Paris, qui est venue à Bagnolet. Elle connaît bien la Seine-Saint-Denis pour avoir travaillé longtemps aux Archives départementales à Bobigny ; pour y avoir été conservatrice du patrimoine, puis au même poste aux archives nationales à Pierrefitte. Sylvie Zaidman est notamment l’autrice avec Joël Clesse d’un ouvrage paru en 1994 : « La Résistance en Seine-Saint-Denis 1940-1944 » aux éditions Syros. Et de “Graffitti de Résistants”. Sur les murs du fort de Romainville 1940-1944, Lyon, Éditions Libel, 2012, ouvrage co-écrit avec Joël Clesse et Thomas Fontaine.
On pourrait jurer que les « ombres » de Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse et Jean-Pierre Cassel ont flotté au cinéma de Bagnolet, d’autant que les questions du public y faisaient référence. Si Claude Mann n’a livré aucun nom, sauf le sien, l’acteur a pris le temps de raconter, expliquer et décortiquer le tournage du film sous l’oeil sévère de Jean-Pierre Melville.